HISTOIRE et ARCHITECTURE
" La Paroisse Saint-Paul à Woluwe-Saint-Pierre"
 

 

- Septembre 1911 : Mise en service de la première petite église portant le nom de Saint Paul, mieux connue sous le vocable de "Chapelle-aux-Champs", en bordure de I' actuelle rue Mareyde.
- 19 décembre 1915 : Inauguration d'une nouvelle "église provisoire" au 250, avenue Parmentier.
- 17 février 1928 : Le curé De Cleene offre à la Fabrique d'église un terrain situé au Lieu-dit Lauzemetveld, là où sera tracée I' avenue du Hockey, en vue d'y construire une église définitive.
- 6 octobre 1929 : Le Conseil de Fabrique confie à I' architecte Julien 
De Ridder la mission de faire des plans. Ceux-ci ne seront pas approuvés par le Conseil et l'idée de nouvelle construction semble provisoirement abandonnée.
- 5 juillet 1936 : Le Conseil de Fabrique demande à deux architectes : Messieurs Minnigh et Vandenbroucke, de faire un nouveau projet. Ces plans, approuvés le 16 novembre 1936, seront définitivement agréés par toutes les instances compétentes le 21 avril 1937.
- 28 juillet 1938 : L'entrepreneur Jean Mathieu, de Houtain-l'Évêque (Landen) est chargé d'exécuter les travaux
- 29 mai 1939 : pose de la première pierre en présence du Cardinal Van Roey (pierre commémorative sur la façade)
-1 novembre 1941 : consécration de l'église par Monseigneur Van Cauwenberg Vicaire Général à Malines
de juin 1954 à octobre 1955 : construction du presbytère, selon les plans établis en 1937 par les architectes de l'église ! (moyennant quelques modifications)
Les travaux suivants se font sous la conduite de l'architecte Georges Siplet
- 1977 :. transformation de la chapelle de la Vierge
- 1982 : Aménagement d'une rampe d'accès devant l'église
- 1999 : Aménagement d'une rampe d'accès pour moins valides, 
               depuis le sas de la chapelle vers l'église
Bibliographie :
-« La paroisse Saint Paul », par Marie-Thérèse Gelders-Michel
- Brochure éditée à l'occasion des « Journées Portes-Ouvertes » (1999)
L'église Saint Paul
Dans son "Historique de Woluwe-Saint-Pierre" Monsieur Pierre Falkenback nous donne les idées directrices de la composition d'ensemble de l'église.
"Au mois d'août 1937, S.E. l'Archevêque de Malines et le Révérend Abbé Gaillet, curé de la paroisse, firent appel aux architectes W.Minnigh et F. Vandenbroucke pour la conception et la réalisation de la nouvelle église Saint-Paul.
Les architectes ont tout d'abord voulu rattraper la différence de 5 m. de niveau existant entre l'Avenue du Hockey et le plateau, par la création d'un porche couvert sur la droite du terrain. Ce porche de quatre paliers successifs, dont le dernier est constitué par la galerie en forme de cloître précédant la nef, comporte, indépendamment des entrées de celle-ci, un accès direct à l'extérieur vers le baptistère.
II est à remarquer que ce dernier s'inspire également des anciennes règles liturgiques qui prescrivaient la réception du baptême préalablement à l'accès de l'église.
L'emplacement de la tour était une question difficile à résoudre ; la plupart des conceptions architecturales d'églises ou d'autres édifices religieux ne voient dans la tour qu'un développement de l'ensemble du bâtiment dont elle émerge avec plus ou moins de bonheur, sans toujours arriver à présenter un aspect  dégagé que pour donner une idée d'élévation de pensée couronnant l'impression de recueillement que la nef doit elle-même imposer. La tour de Saint-Paul a trouvé ainsi son emplacement indiqué à la jonction du porche et de la galerie en portant bien haut son campanile sous l'égide de la figure de Saint-Paul encastrée dans l'architecture. Un important pignon domine la galerie et dessine la coupe de la nef qui lui fait suite. Il porte à son sommet l'emblème majeur de la chrétienté.

 

Tout en s'inspirant de souvenir des belles églises de notre pays et de France où plane le charme des formes romanes ou l'élan délicat des ogives, les architectes ont donné libre cours à leur inspiration personnelle dans les dessins des chapiteaux et bases de colonnes, des rinceaux des grandes roses des pignons, des tracés des voûtes intérieures et des corniches. Les matériaux employés sont tous du pays : admirables grès de l'Ourthe, aux teintes chaudes, équilibrés en leurs diaprures ; petit granit belge, pierre blanche ocrée d'Orval et tuiles plates.
 
L'intérieur de l'église Saint Paul
Le plan réalise l'église à grande nef centrale avec basses-nefs de chaque côté, transept et chœur. A la basse-nef de droite est accolée sur toute sa longueur une chapelle dédiée au culte de la Vierge.
Le presbytère communique directement avec cette chapelle et par conséquent avec l'église.
 (Notons que le presbytère n'a pu être construit qu'en 1954, grâce à un important subside communal )
L'architecture intérieure avec ses pénétrations et intersections de voûtes est inspirée de l'art gothique, les courbes des ogives répondent toutefois à des tracés d'inspiration personnelle et s'écartent nettement de ceux de l'art ogival. Au surplus, les retombées des voûtes pénètrent directement dans les piliers polygonaux sans qu'aucun chapiteau ni la moindre moulure ne viennent interrompre l'envol d'une ligne partant du sol pour s'élever d'un jet jusqu'au sommet des voûtes.
Dans la basse-nef de gauche, ainsi que dans la chapelle de la Vierge, les vitraux des très petites baies apparaissent comme autant de gemmes serties dans les parois; les intentions des architectes ont, dans ce domaine, été parfaitement comprises et artistiquement interprétées par le Maître peintre verrier anversois Jan Huet dont le talent de coloriste se révèle d'ailleurs dans l'ensemble de son œuvre.
Les baies de l'église, de dimensions volontairement réduites, devaient par contre être chatoyantes et riches de coloris : elles le sont incontestablement.
Il est hors de doute que l'église Saint-Paul et son presbytère constituent un des plus beaux ensembles architecturaux réalisés en notre commune.
Il est à remarquer que les confessionnaux, de même que la chaire de vérité, ont été exécutés après coup, en dehors de l'intervention des architectes.
La construction du baptistère mérite un commentaire
A une époque où le renouveau liturgique ne se profilait pas encore, les architectes ont néanmoins renoué avec une tradition séculaire, pleine de signification : les fonts baptismaux situés à l'extérieur de l'église et, qui plus est, construits en profondeur, pour rappeler que le baptême est une plongée avec le Christ dans les eaux du Jourdain et dans la mort, pour se relever ensuite avec Lui.
Éditeur responsable : Abbé Philippe Mawet, curé, 96, av. du Hockey - 1150 Bruxelles